- Introduction
- Présentation clinique
- A. Manifestations liées à l’infiltration tumorale
- B. Complications liées à l’immunoglobuline
- Waldenström et amylose
- Diagnostic
- A. Antécédents : importants car 20 %de formes familiales !!!
- B. Critères diagnostiques de maladie de Waldenström (2002)
- C. Les examens diagnostiques :
Résumé |
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Introduction^
La maladie de Waldenström est un syndrome lymphoprolifératif B résultant de l’accumulation, principalement au niveau de la moelle osseuse, de cellules clonales lymphoplasmocytaires sécrétant une Ig M. Cette entité fait partie des lymphomes lymphoplasmocytaires (LPL) dans la classification OMS : plus de 95 % des LPL sont des maladies de Waldenström (moins de 5 % sécrètent une autre Ig ou sont non sécrétant).
La maladie de Waldenström a été décrite initialement en 1944 par Jan Waldenström.
On retrouve une prédisposition familiale chez 20% des patients.
Présentation clinique^
- Plus fréquent chez l’homme (Sex ratio = 1.5)
- âge moyen au diagnostic : 65 ans
- Splénomégalie et adénopathies plus rares que dans les autres lymphomes de bas grade (< 15%-30%)
- Les manifestations cliniques sont liées à l’infiltration tumorale et/ou aux complications liées à la sécrétion de l’immunogloubline (cf. Tableau 1)
A. Manifestations liées à l’infiltration tumorale^
- Infiltration médullaire (quasi-constante) : cytopénies
- 1/3 des patients : adénopathies, splénomégalie ou hépatomégalie
- Les atteintes d’autres organes sont plus rares mais tout organe peut être virtuellement infiltré :
- 3-5% d’atteinte pulmonaire (infiltrats, nodules, masses, épanchements pleuraux)
- quelques cas d’infiltration gastrique
- infiltration rénale / masses rénales ou péri-rénales
- infiltration du derme (lésions maculo-papuleuses, plaques, nodules)
- atteinte orbitaire (rétro-orbitaire, glandes lacrymales, infiltration de la conjonctive voire uvéite)
- infiltration du SNC rare
Syndrome de Bing-Neel
Cliniquement : confusion, pertes de mémoire, désorientation, déficits moteurs voire coma
Une hyperviscosité prolongée est responsable d’altération de la perméabilité vasculaire et
permet une infiltration périvasculaire par les cellules malignes au niveau cérébral.
environ 35 cas publiés
B. Complications liées à l’immunoglobuline ^
Propriété de l’IgM monoclonale | Circonstances diagnostiques | Manifestations cliniques |
Structure pentamérique | Hyperviscosité | Céphalées, vision floue, épistaxis, hémorragies rétiniennes, crampes, ralentissement psychomoteur, hémorragies intracrâniennes |
Précipitation à froid | Cryoglobulinémie (type I) |
Phénomènes de Raynaud, acrocyanose, ulcères, purpura, urticaire au froid |
Autoantibody activity to myelin-associated glycoprotein (MAG), ganglioside M1 (GM1), sulfatide moieties on peripheral nerve sheaths | Neuropathies périphériques | Neuropathies sensitivo-motrices, neuropathies douloureuses, marche ataxique |
Auto-anticorps à activité anti IgG | Cryoglobulinemia (type II) |
Purpura, arthralgies, insuffisance rénale, neuropathies sensitivo-motrices |
Auto-anticorps dirigés contre les antigènes érythrocytaires | Agglutinines froides | Anemie hémolytique, Phénomènes de Raynaud, acrocyanose, livedo reticularis |
Dépôts tissulaires de substance amorphe | Dysfonctions d’organe | peau : maladie bulleuse, papules : « macroglobulinemia cutis », syndrome de Schnitzler Tube digestif : diarrhées, malabsorption, saignements Rein : protéinurie non sélective, insuffisance rénale |
Dépôts de tissus amyloïdes (chaînes légères le + souvent) | Dysfonctions d’organe | Fatigue, perte de poids, oedème, hépatomégalie, macroglossie, dysfonction d’organe : coeur, reins, foie, système nerveux sensitif et autonome |
Waldenström et cryoglobulinémie
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Jusqu’à 20 % des patients présentent une IgM ayant tendance à précipiter à froid et pouvant se comporter comme une cryoglobulinémie de type I. Néanmoins, les manifestations cliniques de cryoglobulinémie (Raynaud, ulcères cutanés, nécroses, urticaire à froid…) ne sont retrouvés que dans moins de 5% des cas.
Waldenström et amylose^
L’amylose (AL) est une complication rare de la maladie de Waldenström. Dans une large série de la Mayo Clinic de patients présentant des pics monoclonaux IgM (J Clin Oncol 11:914-920, 1993), seulement 2% des patients ayant un pic IgM ont présenté une amylose, parmi eux, 21% avaient une maladie de Waldenström. Les organes atteints sont le coeur (44%), le système nerveux périphérique (38%), les reins (32%), les tissus mous (18%), le foie (14%) et les poumons (10%). L’incidence des atteintes cardiaque et pulmonaire semble être plus fréquente avec les amylose associée à une IgM qu’avec les autres Ig. Le diagnostic peut être en général fait soit sur une biopsie de la graisse sous-cutanée abdominale ou la BOM.
L’amylose est plus souvent responsable du décès que la maladie de Waldenström sous-jacente, la majorité des décès étant attribuable à l’atteinte cardiaque.
Diagnostic^
A. Antécédents : importants car 20 %de formes familiales !!!^
- Familiaux : Indispensables à récupérer car on retrouve jusqu’à 20% de formes familiales => arbre généalogique +++
- Personnels : exposition à l’hépatite C ??? (discuté)
B. Critères diagnostiques de maladie de Waldenström (2002)^
Critères (Second International Workshop on Waldenstrom’s Macroglobulinemia, 2002) |
IgM monoclonale quelque soit sa concentration |
Infiltration médullaire par de petits lymphocytes présentant une différenciation plasmacytoïde/plasmocytaire |
Infiltration médullaire intertrabéculaire* |
Surface IgM+, CD5±, CD10–, CD19+, CD20+, CD22+, CD23–, CD25+, CD27+, FMC7+, CD103–, CD138 immunophenotype* |
* en faveur mais non nécessaire au diagnostic |
C. Les examens diagnostiques :^
La Biopsie ostéo-médullaire et/ou le myélogramme couplé à un immunophénotypage L’électrophorèse des protides + Immunofixation |
NB : le pic est mieux évalué à l’électrophorèse des protides qu’au dosage pondéral des Ig, on utilise l’EPP pour suivre la maladie.
Le niveau du pic d’IgM a en général une bonne corrélation avec la masse tumorale avec quelques exceptions :
- cryoglobulinémie
- traitements par rituximab (effet flare => majoration du pic monoclonal) ou par bortézomib (diminution de la sécrétion d’Ig)